Réunissant les grands noms de l’hôtellerie française et étrangère établis sur notre territoire national, le Groupement National des Chaînes Hôtelières (GNC) engage les actions nécessaires pour aider et favoriser le développement des activités hôtelières. Dans cette entrevue, Jean-Virgile Crance, son président, souligne le rôle de « levier stratégique de croissance du MICE qui offre une expérience immersive permettant de renforcer de créer un lien émotionnel fort avec la marque de l’établissement. » Et il appelle à franchir une nouvelle étape « avec la mise en place d’une véritable stratégie à la hauteur des enjeux et de l’ambition touristique de la France. »
Urbi-Cultures : Pouvez-vous présenter le Groupement National des Chaînes Hôtelières et ses missions ?
Jean-Virgile Crance : « Le GNC (Groupement National des Chaînes Hôtelières) est une organisation professionnelle patronale représentative créée en 1989, qui regroupe la plupart des chaînes hôtelières françaises et étrangères implantées en France, toutes leaders dans l'innovation produit, la distribution, la promotion des territoires et en pointe sur les enjeux de développement durable. Parmi ses adhérents, figurent les grands noms de l’hôtellerie : Accor, Louvre Hotels, B&B Hotels, Radisson, Groupe Barrière, Choice Hotels, Marriott, Hilton, Intercontinental Hotels Group, Le Méridien, Brit Hotel, So-Ho…
Notre mission consiste à représenter les adhérents au niveau local, national et européen auprès des pouvoirs publics et promouvoir leurs intérêts professionnels. Dans ce cadre, le GNC engage les actions nécessaires pour aider et favoriser le développement des activités hôtelières et amener les instances politiques à une meilleure prise en compte des spécificités de l'hôtellerie, contributeurs déterminant à la politique touristique du pays.
Cette action se développe en étroite concertation avec l'UMIH (Union des Métiers et des industries de l'Hôtellerie) auquel le GNC est associé historique depuis 1994. Les deux organisations représentent à elles seules, 71% des hôtels, cafés, restaurants adhérents d’une organisation professionnelle représentative (61% du nombre de salariés).
Urbi-Cultures : Quelle importance les chaines hôtelières doivent-elles accorder au MICE selon vous ? Le GNC mène-t-il des réflexions et des actions pour son développement ?
Jean-Virgile Crance : Le GNC et ses principaux adhérents s’associent régulièrement à des manifestations sportives, culturelles ou professionnels car elles permettent à nos entreprises de gagner en visibilité auprès d’un public ciblé tout en générant des opportunités d’affaires.
Le marché MICE (Meetings, Incentives, Conferences, and Exhibitions) constitue un levier stratégique de croissance pour l’industrie hôtelière. Il permet à nos établissements de diversifier leurs sources de revenu (location de salles, restauration, services annexes, …) tout en optimisant leur occupation tout au long de l’année.
Accueillir des événements nationaux & internationaux de premier plan renforce également la réputation de la destination France permettant d’attirer d’autres entreprises et événements futurs et d’améliorer la compétitivité de notre offre hôtelière.
Le marché du MICE offre enfin une expérience immersive qui permet de renforcer la relation avec les clients et créer un lien émotionnel fort avec la marque.
Urbi-Cultures : Alors qu’à l’étranger, des offices de tourisme et des hôtels misent sur les prestations spécifiques du MICE et la mise en avant des sites culturels pour attirer des entreprises organisant des conventions et congrès, on peut penser que leurs homologues en France, première destination touristique mondiale, ont aussi des nombreux atouts à faire valoir. Le font-ils suffisamment selon vous et sinon pourquoi ?
Jean-Virgile Crance : Avec 100 millions de visiteurs en 2024, la France a battu son record et conforte une nouvelle fois sa place de première destination touristique mondiale. Rythmée par les Jeux Olympiques et Paralympiques, les 80 ans du Débarquement de Normandie et la réouverture de Notre-Dame de Paris, le tourisme français a bénéficié d’un fort dynamisme et d’une vitrine exceptionnelle dans le monde entier.
Si ces chiffres sont flatteurs pour notre économie, ils ne doivent pas nous faire oublier la concurrence des autres destinations. La France n’est pas seule et ses parts de marché s’affaiblissent à mesure que d’autres pays développent, eux aussi, leur attractivité touristique en direction du marché MICE.
Nous devons franchir une nouvelle étape avec la mise en place d’une véritable stratégie à la hauteur des enjeux et de l’ambition touristique de la France pour accompagner fortement les transformations écologique et numérique de notre offre tout en assurant une meilleure diffusion des flux. Cela passe également par un renforcement de l’attractivité de nos métiers pour mieux accueillir et satisfaire nos clientèles.
C’est ensemble, grâce à un travail étroit mené entre l’État, les acteurs du tourisme, et les collectivités que nous parviendrons à franchir ce cap. »
Propos recueillis par Jérôme Alberola
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