C’est ce que révèle le 15ème baromètre du voyage d’affaires réalisé par EPSA. Le secteur a enregistré un chiffre d’affaires estimé à 30,9 milliards d’euros, supérieur au niveau de 2019. Les professionnels relativisent toutefois ce succès, en raison d’indicateurs invitant à la prudence. De fait, l’organisme d’expertise anticipe pour 2026 une croissance plus modérée du secteur (+2,2%), portée par l’inflation mais freinée par un léger fléchissement de la demande.
À l’occasion du salon IFTM Top Résa, le groupe français EPSA, expert européen de la performance opérationnelle, financière et environnementale des organisations, a présenté la 15ème édition de son baromètre du voyage d’affaires. Après plusieurs années de rattrapage post-COVID, l’industrie a enregistré au premier semestre -par rapport à la même période de 2024 - un nouveau record historique avec un chiffre d’affaires estimé à 30,9 milliards d’euros, supérieur au niveau de 2019 (29,9 Mds€). Une performance qui illustre le retour à la normale du secteur, malgré un environnement économique et géopolitique marqué par de nombreuses incertitudes.
Si le secteur affiche une santé retrouvée, les professionnels ne se montrent pas triomphants. Plusieurs indicateurs invitent à la prudence.
Dans l’hôtellerie, après une année 2024 exceptionnelle portée par les grands événements, notamment les Jeux olympiques, l’activité a ralenti en 2025. Les taux d’occupation et les prix moyens reculent légèrement, même si ces derniers restent très élevés après plusieurs années d’inflation.
La consolidation du secteur des agences de voyages a franchi un cap avec la finalisation du rachat de CWT par Amex GBT. Le nouvel ensemble pèse désormais près du double de son principal concurrent BCD Travel. Cette concentration répond à la fois aux séquelles de la crise sanitaire, aux défis technologiques posés par la norme de distribution NDC et aux attentes croissantes des entreprises clientes.
Le train dynamique, l’avion en consolidation
Côté ferroviaire, la croissance reste solide. L’arrivée progressive de nouveaux entrants modifie l’équilibre du marché : Trenitalia assurera, dès 2026, un tiers des liaisons Paris-Lyon à grande vitesse. Une offre renforcée qui bénéficiera particulièrement aux voyageurs d’affaires, toujours en quête de flexibilité dans leurs déplacements.
L’aérien affiche lui aussi de bonnes performances. Le trafic mondial franchira un nouveau record en 2025, même si les projections sont légèrement revues à la baisse par l’IATA. En Europe, la recomposition du paysage se poursuit et devrait culminer avec le rachat attendu de TAP Air Portugal par l’une des grandes compagnies (Air France-KLM, Lufthansa ou IAG). L’enjeu est stratégique : le renforcement de la desserte de l’Amérique latine.
Pour 2026, EPSA anticipe une croissance plus modérée du secteur (+2,2%), portée par l’inflation mais freinée par un léger fléchissement de la demande. Les tensions géopolitiques, l’urgence climatique et les pressions réglementaires figureront parmi les principaux défis.
« Le voyage d’affaires a définitivement tourné la page de la pandémie. Le marché atteint un sommet historique, mais la prudence s’impose. Nous observons des signaux de ralentissement, en particulier dans l’hôtellerie, et une recomposition accélérée des acteurs autour de la distribution et de la mobilité. Les entreprises devront naviguer dans ce nouvel écosystème en conciliant performance, coûts et durabilité », commente Christophe Roth, Directeur Associé – BU Expertises Conseil.
J.B
Méthodologie
Cet observatoire EPSA est établi sur un panel représentatif de 67 clients, sur les périodes janvier-juin 2025 comparées à janvier-juin 2024.
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